Origines De La TCFE

ORIGINES DE LA FÉDÉRATION EUROPÉENNE DE TAIJIQUAN ET QI GONG (TCFE) PAR DAN DOCHERTY

AVANT LA TCFE

Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, une volonté de rassemblement entre les pratiquants du Tai Chi Chuan et du Qi Gong se fit sentir dans nombre de pays occidentaux; ce qui, par conséquence, donna naissance à des organisations telles que la Netzwerk en Allemagne, la Fédération française de Tai Chi Chuan traditionnel, la Tai Chi Union for Great Britain, la Stichting en Hollande, la Fédération suisse etc. Le processus se poursuit encore actuellement et de nouvelles associations apparaissent notamment dans des pays tels que l’Etat d’Israël, le Danemark, la Russie, la Slovénie, la Belgique etc., cependant que de nombreux autres pays sont en pourparlers à propos de la mise sur pied d’organismes nationaux semblables.

En Grande­Bretagne, nous avons ainsi crée la British Open Tai Chi Championships en 1989. A cela s’ajoutèrent d’autres compétitions nationales qui commencèrent à voir le jour en Suisse et en Hollande d’abord, puis de façon plus récente en France, en Russie et au Danemark.

En 1991, Serge Dreyer de France lança un appel à la mise sur pied d’une rencontre entre tous les enseignants des différents pays européens baptisée les “Rencontres de Tai Chi Jasnières” en France qui constituait, à l’époque, le seul événement ouvert et multi­style pour les arts internes chinois en Europe. Nous acceptâmes de bon gré l’échange d’informations, le soutient mutuel dans nos démarches respectives ainsi que de nombreuses autres choses. Nos efforts échouèrent. Nous ne fîmes rien. Il n’y avait aucune structure autre que la bonne volonté.

En 1995, Wilhelm Mertens d’Allemagne et Franz Redl d’Autriche organisèrent le premier forum de la Netzwerk de Tai Chi et Qigong en Italie. Cette manifestation se distinguait des Rencontres Jasnières à plusieurs niveaux. Premièrement, elle se déroulait sur une semaine complète au lieu de trois jours, deuxièmement il y avait un aspect académique sous la forme de conférences quotidiennes; troisièmement il y avait des tables rondes libres où les participants et les enseignants pouvaient discuter du développement des arts internes dans leurs pays respectifs. Tout le monde en conclut que le Forum fût une réussite et qu’il serait intéressant d’en faire un événement nomade, sous la forme d’une fête biennale. J’ai ainsi accepté de prendre en charge l’organisation du deuxième forum en Hongrie avec le concours d’Orsolya Alfoldy, dans l’optique d’attirer des pratiquants d’Europe de l’est.

LES PREMIÈRES PROPOSITIONS POUR LA TCFE

En 1996, la Fédération française de Tai Chi Chuan traditionnel créa le premier congrès européen de Tai Chi à Strasbourg. Il y eu des participants de nombreux pays, notamment de Suisse, d’Autriche, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique, de Suède et de Grande­Bretagne (moi­même). L’événement se déroula sur un long week­end et fût constitué d’ateliers et de démonstrations ainsi que de discussions concernant la nécessaire mise sur pied d’une fédération européenne de Tai Chi Chuan et Qi Gong. Les personnalités qui prirent part à ces discussions importantes étaient Antoine Li, Marianne Plouvier, Yves Blanc, Alex Cheniere, Anya Meot, Hughes Deriaz et Roger Mastini pour la fédération française, Karen Amberger d’Autriche et Éric Caulier de Belgique. La plupart des délégués (mais pas tous) étaient d’accord avec nos collègues français à propos de la nécessité d’une telle association ainsi que la nécessité d’organiser un second congrès tel que celui­ci dans un délai de douze mois. Un des délégués belges proposa ainsi le mariage entre le congrès et le Forum en Hongrie, ce qui fût accepté.

ÉVOLUTION ET DÉVELOPPEMENT

Suite au forum, j’eus plusieurs rencontres avec des collègues de la fédération française­ en particulier avec Hugues, Roger et Anya, afin de développer des statuts recevables par les connaissances que nous avions dans les différents pays d’Europe. Nous nous rencontrâmes ensuite à plusieurs reprises en Hollande avec des collègues hollandais et allemands et nous mîmes d’accord sur un premier jet de statuts et sur une première volée de candidats à présenter au forum/congrès de 1997 en Hongrie. Cela marqua le début officiel de la TCFE.

L’événement attira des participants d’Israël, de Hongrie, de République Tchèque, de Bulgarie, de Grèce et de Slovénie ainsi que d’Irlande, de Finlande, du Danemark, pays qui n’avaient pratiquement pas participé aux discussions concernant la fédération européenne auparavant. Le forum eût lieu, comme avant, de dimanche à vendredi, puis la conférence se déroula sur les deux jours suivants ­ le samedi et le dimanche. Le congrès accepta les statuts moyennant seulement quelques modifications mineures.

On se mit d’accord sur le fait que si plusieurs associations du même pays pourraient prendre part à la fédération, un seul vote par pays serait accordé. La proposition d’organiser le prochain forum/congrès de 1999 en Hongrie afin d’en faciliter l’accès aux participants des pays de l’Est fût également approuvée. Nous décidâmes ensuite de créer un site internet qui serait constamment mis à jour et sur lequel figureraient les différentes manifestations organisées par la fédération ainsi que des événements plus généraux tels que des compétitions et des camps mélangeant les styles etc. La TCFE fût réglementée par la loi hollandaise et connût sa première adresse en Hollande.

Le troisième forum de 1999 fût constitué des habituels ateliers, groupes de discussion et conférences. Lors de la conférence, nous eûmes des séances ouvertes ainsi qu’une assemblée générale qui accepta les amendements apportés aux statuts afin qu’ils correspondent à la législation hollandaise. Un nouveau comité exécutif fût élu: Epi van de Pol (Hollande), président, Dan Docherty (GB), vice­président, Anya Meot (France), secrétaire générale, Helmut Oberlack (Allemagne), vice­secrétaire, Luc Defago (Suisse), trésorier, Jani Osojnik (Slovénie), membre actif du comité. Nous nous mîmes d’accord sur l’impératif d’organiser un congrès annuel.

Du 17 au 19 novembre 2000, la STN organisa la première compétition et exposition TCFE des arts internes à Utrecht sur mandat de la TCFE. Un congrès fût également mis sur pied durant l’événement. En parallèle aux différentes épreuves qui se déroulaient dans la grande salle, des séminaires sur le Nei Jia Quan et le Qi Gong furent donnés dans de plus petites salles. Il y eut quelques problèmes inattendus durant la compétition mais l’équipe technique de la fédération, qui formait également le comité d’appel, se montra utile en résolvant ces quelques incidents. La manifestation attira de nouveaux membres à la TCFE. Le niveau général du poussé­mains et des formes fût haut et de nombreux styles et pays différents furent représentés. Il y eut naturellement quelques erreurs, dues au fait que c’était la première compétition majeure organisée par la TCFE. Mais de façon générale l’expérience fût enrichissante pour toutes les personnes impliquées.

Un tout grand merci en particulier à Epi van de Pol, Rob et Éric Volke, Ellen Schoemaker et Pierre De Cat pour tout le travail fourni avant, pendant et après la compétition. Ce fût un engagement énorme.

Le quatrième forum eût lieu à Prague et fût organisé par Vit Vojta, Pavel Smola et leurs amis. De nouveaux visages apparurent en tant qu’enseignants, notamment issus de Pologne, de Russie, d’Allemagne, d’Autriche et de République tchèque. La nourriture était bonne, la bière encore meilleure et les hôtes étrangers furent très bien accueillis: ils purent profiter d’excursions spécialement organisées pour eux par l’équipe tchèque ainsi que d’autres événements. Un congrès eût également lieu avec réélection du comité. Le Danemark se proposa, en la personne de Torben Rif, pour organiser la prochaine compétition et exposition européenne d’arts internes en octobre 2002. La proposition fût acceptée et l’événement eût lieu à Veijle.

CONCLUSION

La TCFE n’a pas fonctionné de manière autant optimale et rapide que la plupart d’entre nous espérait et il reste encore de nombreux problèmes à régler, mais au moins il existe maintenant une structure en plus de la bonne volonté. Notre association a pour but de servir les intérêts de tous les pratiquants d’arts internes en Europe, et pas seulement ceux des enseignants. Nous avons besoin d’un feed­back de la part des pratiquants des arts internes de toute l’Europe sous forme de critiques constructives et de suggestions, mais de manière plus effective encore en participant aux événements organisés par la TCFE. VIII European Championship – The Taijiquan and Qigong Federation for Europe